A en croire les médias le grand banditisme, les règlements de compte et la violence règnent sur Marseille. A tel point que même Chuck Norris n'oserait pas mettre un pied dans la citée phocéenne !
Marseille n'est pas la capitale de la culture
européenne 2013 mais plutôt celle de la rupture et de la démesure.
Drogue, quartiers nord et kalachnikov
: l'équation médiatique parfaite
pour décrire la ville.
Évidemment les médias relatent des faits
réels sans rien inventer, mais ils parlent toujours des mêmes
choses. Ils choisissent la plupart du temps de les aborder en Une ou
de débuter leur journal télévisé dessus, leur donnant alors une
importance disproportionnée.
Nous consommons sans cesse des informations
discréditant Marseille, sans prendre garde à l'overdose ! Elles
affectent nos pensées, troublent notre vision, comme si nous
n'étions que des pantins sans aucune réflexion. Je suis lasse de
voir des reportages télévisés n'associer Marseille qu'à la
criminalité et la drogue. J'ai l'impression que la presse écrite,
tout comme la télévision, ne cherchent qu'à mettre en avant ce qui
est scandaleux, effrayant et spectaculaire.
Si nous n'écoutions que les médias nous
pourrions penser que Marseille est le Chicago made in France.
L'idée de certains politiques, d'envoyer l'armée dans les quartiers
de la ville, a été relatée par d'incalculables émissions
d'informations. Une hystérie médiatique sans grand intérêt, mise
à part le fait de mettre Marseille un peu plus en avant, et qui
n'aboutira pas puisque l'armée ne s'avère pas formée pour
intervenir dans ces quartiers.
Flash info : "Opération coup de
poing à la Castelane : interpellations de dealers et saisie de
plusieurs millions d'euros". Lorsque les émissions
télévisées ou les journaux évoquent des opérations policières
dans les cités cela ressemble à des putschs médiatiques afin de
faire de l'audience. L'encre coule à flot, la salive des
présentateurs et chroniqueurs télé aussi ! Or, dans la réalité,
les trafics reprennent dès le départ de la police alors que seule
une présence policière quotidienne dans les cités pourrait changer
les choses.
Je ne nie pas les problèmes de criminalité à
Marseille. Je dénonce juste le fait que les médias ont tendance à
exagérer. Ils évoquent constamment les problèmes de trafic de
drogue et de règlement de compte, mais délaissent les sujets
traitant des réalités économiques et sociales.
Victime d'une sur-représentation dans les faits divers ainsi que
d'une forte stigmatisation, Marseille fait l'objet de nombreux
préjugés. Cette résonance médiatique est excessive, comme le
souligne le quotidien La Provence, qui parle de “Marseille-bashing”
: dénigrement systématique de la ville de Marseille.
Qui sait, peut être qu'un jour nous pourrions entendre à la
télévision que la bonne mère, au bord de la crise de nerf, s'est
procurée une kalachnikov pour elle aussi régler ses comptes !
Chronique écrite pour mon cours de Sociologie des médias du premier semestre.
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