jeudi 6 février 2014

Marseille, la bonne mère armée d'une kalachnikov prend d'assaut le vieux port !





A en croire les médias le grand banditisme, les règlements de compte et la violence règnent sur Marseille. A tel point que même Chuck Norris n'oserait pas mettre un pied dans la citée phocéenne !

Marseille n'est pas la capitale de la culture européenne 2013 mais plutôt celle de la rupture et de la démesure. Drogue, quartiers nord et kalachnikov : l'équation médiatique parfaite pour décrire la ville.
Évidemment les médias relatent des faits réels sans rien inventer, mais ils parlent toujours des mêmes choses. Ils choisissent la plupart du temps de les aborder en Une ou de débuter leur journal télévisé dessus, leur donnant alors une importance disproportionnée.
Nous consommons sans cesse des informations discréditant Marseille, sans prendre garde à l'overdose ! Elles affectent nos pensées, troublent notre vision, comme si nous n'étions que des pantins sans aucune réflexion. Je suis lasse de voir des reportages télévisés n'associer Marseille qu'à la criminalité et la drogue. J'ai l'impression que la presse écrite, tout comme la télévision, ne cherchent qu'à mettre en avant ce qui est scandaleux, effrayant et spectaculaire.
Si nous n'écoutions que les médias nous pourrions penser que Marseille est le Chicago made in France. L'idée de certains politiques, d'envoyer l'armée dans les quartiers de la ville, a été relatée par d'incalculables émissions d'informations. Une hystérie médiatique sans grand intérêt, mise à part le fait de mettre Marseille un peu plus en avant, et qui n'aboutira pas puisque l'armée ne s'avère pas formée pour intervenir dans ces quartiers.
Flash info : "Opération coup de poing à la Castelane : interpellations de dealers et saisie de plusieurs millions d'euros". Lorsque les émissions télévisées ou les journaux évoquent des opérations policières dans les cités cela ressemble à des putschs médiatiques afin de faire de l'audience. L'encre coule à flot, la salive des présentateurs et chroniqueurs télé aussi ! Or, dans la réalité, les trafics reprennent dès le départ de la police alors que seule une présence policière quotidienne dans les cités pourrait changer les choses.
Je ne nie pas les problèmes de criminalité à Marseille. Je dénonce juste le fait que les médias ont tendance à exagérer. Ils évoquent constamment les problèmes de trafic de drogue et de règlement de compte, mais délaissent les sujets traitant des réalités économiques et sociales.
Victime d'une sur-représentation dans les faits divers ainsi que d'une forte stigmatisation, Marseille fait l'objet de nombreux préjugés. Cette résonance médiatique est excessive, comme le souligne le quotidien La Provence, qui parle de “Marseille-bashing” : dénigrement systématique de la ville de Marseille.
Qui sait, peut être qu'un jour nous pourrions entendre à la télévision que la bonne mère, au bord de la crise de nerf, s'est procurée une kalachnikov pour elle aussi régler ses comptes !  




Chronique écrite pour mon cours de Sociologie des médias du premier semestre. 

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